Couverture du New Yorker par Christoph Niemann
Illustration de Christoph Niemann pour le New Yorker

Le système bancaire actuel se caractérise par 4 monopoles:

1/ monopole de la création monétaire d’une monnaie unique par émission de prêts avec intérêts.

2/ obligation d’utiliser la monnaie unique pour payer ses taxes et interdiction de facto plus ou moins absolue d'émettre ou d’utiliser des monnaies complémentaires : monopole de la circulation monétaire

3/ obligation de verser tout salaire par virement ou par chèque vers le compte bancaire du salarié : la banque devient juridiquement propriétaire de l’argent déposé, profitant d’un monopole de dépôt monétaire. Il faudra demander à la banque la permission de le dépenser ultérieurement et elle peut prétendre rendre un service en le gardant.

4/ obligation d’obtenir de la banque un moyen de paiement pour pouvoir dépenser son propre argent : monopole des moyens de paiement qui découle directement du monopole de dépôt monétaire. Même des systèmes prétendument innovants, comme Paypal, ne le sont pas: les comptes Paypal sont constitués très majoritairement, en réalité, de cartes bancaires enregistrées par Paypal.Ce sont des banquiers (l'Autorité de Contrôle Prudentiel, présidée par le gouverneur de la Banque de France compte 14 membres banquiers ou assureurs sur 19) qui décident d'autoriser ou pas une société innovante à émettre un nouveau moyen de paiement, alors même qu'une directive européenne (applicable en France depuis le 1er novembre 2009) est censée favoriser la concurrence dans ce domaine. Pire la loi n'envisage même pas qu'une technologie comme bitcoin, qui permet à chaque individu de gérer lui-même son argent, puisse exister: c'est pourtant par là que viendra la seule concurrence possible, celle des citoyens reprenant le contrôle de leur propre argent.

Verrous Monopole

L’empilement de ces 4 monopoles privateurs de liberté dévolu à un cartel de banques privées conduit bien évidemment aux dérives que nous connaissons :

1/ le système devient impossible à réformer ou à réguler car c’est toute l’économie qui rentre dans une relation de dépendance totale vis-à-vis du système bancaire. Quand l’économie réelle subit les inconvénients des monopoles bancaires jusqu'à la crise, c’est le système bancaire qu’il faut « sauver », comble de l’absurdité.

2/ l’innovation monétaire devient impossible et tout tentative est dénoncée par une propagande médiatique agitant les vieilles peurs habituelles qui fondent tous les asservissements : sécurité, lutte anti-terroriste, lutte contre le crime organisé, etc..

3/ le plus petit découvert d’un citoyen économiquement faible est durement sanctionné par des agios alors que la banque s’autorise à pratiquer le système des réserves fractionnaires, c’est-à-dire prêter beaucoup plus que le montant de ses réserves, dans un équilibre instable.

4/ la monnaie unique devient un étalon de valeur unique qui ne permet de mesurer que les profits: c'est la dictature du PIB. L’essentiel de la monnaie circule entre banques ou établissements financiers pour des transactions virtuelles sur des contrats de plus en plus complexes et déconnectés de l’économie réelle. Les prix ne sont plus fixés correctement par la loi de l’offre et de la demande comme dans l’économie du 18e siècle mais par des hypothèses sur des comportements futurs.
La vraie valeur de l’éducation, de la culture, de la cohésion sociale, de l’environnement n’est plus prise en compte.
Le système des prêts avec intérêts transforme l’économie en un bolide sans pilote qui doit produire toujours plus de « croissance » économique pour soutenir la croissance de la masse monétaire orchestrée par les banques. C’est la cause des crises systémiques à répétition que nous connaissons.

Pourtant, depuis 2009, Bitcoin démontre point par point l’obsolescence de ces monopoles:
1/ La création monétaire peut être décentralisée et citoyenne (génération des bitcoins par les participants à la vérification des transactions sur le réseau bitcoin, accessible à tous via un logiciel libre)

2/ Bitcoin est une monnaie complémentaire : son objectif est d’augmenter la liberté monétaire en rééquilibrant en faveur des particuliers et des acteurs non financiers le rapport de force imposé par le système bancaire.
D’autres monnaies complémentaires peuvent coexister également avec d’autres objectifs, notamment les monnaies locales associatives.

3/ Chacun peut recevoir et stocker tout ou partie de son argent directement sur l’outil informatique de son choix (PC, mobile, etc) et confier le reste à une banque. Le rapport de dépendance totale vis-à-vis de la banque est remis en question. Les plus craintifs peuvent continuer à confier tout leur argent à la banque. Bitcoin est une liberté nouvelle, pas une obligation.

4/ Comme bitcoin est un logiciel libre chacun peut développer et/ou utiliser l’application de paiement de son choix: la concurrence et l’innovation peuvent reprendre leurs droits au détriment des situation de rentes monopolistiques (Visa, Mastercard, Western Union, etc..).
La publication du code source du logiciel et la vérification des transactions sur internet sont une caractéristique de bitcoin et la garantie d'une transparence indispensable à tout système monétaire démocratique.

Fin 2011, la BCE a "prêté" près de 500 milliards d'euros à 525 banques européennes: hormis une poignée de banquiers et d'"experts", qui sait réellement ce qu'il est advenu de ces largesses ?
Si elles avaient été injectées dans l'économie réelle, comme le prétendent certains banquiers, nous aurions constaté une inflation des prix consécutive à cet apport soudain.
Dans les faits, seules les banques et les grandes sociétés cotées en bourse en bénéficient, les banques visant à maintenir le cours des actions au profit des actionnaires, malgré la crise qui devrait entraîner une chute des cours.
Les PME et les salariés ne verront que l'inflation mais pas les liquidités.