C'est le titre d'un sujet au programme des 7es Assises Nationales du Développment Durable qui se tiendra à Marseille le 25 novembre. Avec une question aussi mal posée, la réponse sera sans doute décevante !
Il n'y a qu'à lire le Code monétaire et Financier (CMF) pour comprendre que les "nouvelles" monnaies ne risquent pas de faire de l'ombre à l'euro si elles sont construites sur le même modèle centralisé.
Peu importe que le centre soit Toulouse (siège du Sol-Violette) plutôt que Francfort (siège de la BCE). Le CMF limite le diamètre, la portée de toute initiative d'une monnaie alternative.
Comme l'a dit Einstein: on ne résout pas un gros problème avec les cerveaux qui l'ont créé.
La solution des monnaies locales consiste à mettre en place une distribution centralisée de bons d'achat dans les commerces locaux.
On transpose ainsi au niveau des territoires la compétition des monnaies qui se jouent entre les continents.
Les banques jouent souvent un rôle actif dans ces montages coûteux, aux retombées douteuses.
Le progrès se trouvera sans doute dans un logiciel libre et une architecture décentralisée, de pair à pair. Bitcoin montre déjà la voie.
Affublée de chiffons rouges comme déflation, spéculation, blanchiment (ben voyons), etc, par la propagande du status quo (on veut bien de l'innovation mais alors seulement si elle ne change pas la donne, hein !), l'innovation est caricaturée pour éviter tout débat apaisé.
La confusion totale entre innovation et optimisation est soigneusement entretenue .
Il ne s'agit pas d'optimiser le monopole de l'euro: Bitcoin s'impose progressivement à tous ceux qui ont une vision laïque de l'économie, hérétiques pour les monothéistes de l'euro.
Promouvoir des monnaies locales centralisées, c'est à dire des clones ou des modèles réduits de l'euro, s'apparente à créer davantage de religions monothéistes dans une république cléricale (l'ayatollah de la BCE s'appelle Mario Draghi).
C'est bien de laïcité monétaire dont l'économie a besoin: bitcoin représente les agnostiques.
Bitcoin ne laisse aucune place à un clergé qui puisse confisquer la gouvernance monétaire à son profit.
La règle est écrite à l'avance et chacun est libre d'y adhérer ou pas.
La règle peut être changée mais seulement marginalement dans le consensus des participants au réseau bitcoin ou bien radicalement par la naissance d'un autre réseau.
Dans le doute et à la lumière des expériences de gouvernance "politique", c'est à dire d'une dépendance complète de l'économie vis à vis d'un système monétaire unique, laissons se développer une gouvernance horizontale, telle qu'elle se développe, informelle et efficace, autour d'un projet de logiciel libre comme Bitcoin.
Laissons les acteurs économiques mettre en ouvre plusieurs systèmes monétaires en complémentarité les uns avec les autres.
La complémentarité n'existe que dans la différence.