C'est le voeux formulé par plusieurs intervenants de la première Bitcoin European Conference qui s'est tenue hier à Prague: si l'ergonomie des solutions s'améliorent, l'objectif de passer de 100 000 utilisateurs aujourd'hui à 1 million courant 2012 semble désormais à portée de main.

Plusieurs sociétés y travaillent activement comme Bit-Pay aux US et Paymium en France avec sa solution Paytunia. Elles visent à fournir aux particuliers et aux marchands un outil de paiement aussi simple d'usage que l'e-mail.
Rick Falkvinge, le fondateur du "Pirate Party" suédois, inlassable combattant pour la liberté, a d'ailleurs souligné comment bitcoin peut transformer notre rapport aux banques aussi radicalement que l'e-mail a changé la façon dont nous utilisons la Poste.

Sa conversation avec Max Keiser sur l'estrade du centre de conférence à Prague a été l'occasion rare d'entendre des "évangélistes" intelligents, visionnaires et parfaitement au fait du changement profond que nous connaissons grâce aux développements du net: la qualité de cet échange contraste singulièrement avec la soupe habituellement servie par les grands médias sur le sujet.
Le net est clairement l'invention la plus importante depuis celle de l'écriture il y a 6000 ans (ou celle de l'imprimerie au XVe siècle, selon les points de vue). Bitcoin, est une application du net qui ajoute encore une liberté: la liberté monétaire qui nait de la diversité et de la capacité pour chacun de recevoir et d'envoyer son propre argent, sans devoir passer par une banque.
De même que l'e-mail n'a pas fait disparaître la Poste, bitcoin ne fera pas disparaître les banques mais nous donnera la liberté de décider si nous avons ou non besoin de leur services pour telle ou telle transaction.
Les implications de cette liberté sont considérables: pour la première fois dans l'histoire, le citoyen pourra être considéré comme un acteur de la démocratie politique, construite sur la démocratie monétaire. Il cessera d'être le sujet du royaume ploutocratique qu'est devenue la représentation démocratique dans le monde "libre", financiarisé à l'extrême, que nous connaissons.
Il cessera aussi d'être infantilisé et protégé contre sa supposée incompétence à gérer l'argent: bitcoin prouve aussi la capacité d'invention et de résistance des 99% vis à vis d'un système qui ne profite réellement qu'au 1%.
C'est cette vision qui porte la communauté des développeurs autour de bitcoin: elle n'est pas près de disparaître.