"Blanchiment d'argent" est le terme consacré par la propagande des banques et, par conséquent, par les Etats qu'elles contrôlent, pour toute transaction qui échappe à leur contrôle.
Un peu comme si "message frauduleux" était le terme utilisé par la Poste pour désigner un email.
Heureusement , la Poste, comme toutes les autres administrations postales à travers le monde, a su s'adapter à l'émergence de l'email comme moyen de communication: on ne va plus à la Poste que pour envoyer un colis ou un pli recommandé et la Poste utilise l'email.
Il n'en va pas de même pour les banques avec bitcoin.
On peut s'attendre à un festival de lobbying, d'accusations mensongères concernant l'utilisation de bitcoin: il y a des précédents.
En Grèce, quiconque fait une transaction en cash de plus de 1500 € peut être accusé de blanchiment d'argent, alors même qu'il s'agit de son propre argent et d'une transaction légitime.
En 1996, un médecin américain, Douglas Johnson, écoeuré par la politique monétaire des banques centrales, s'est mis à développer dans son garage une nouvelle monnaie électronique, e-gold, avec un stock d'or comme collatéral.
Johnson préconisait le retour à l'étalon or d'avant 1971 aux USA, mais avec une monnaie non-étatique et purement numérique.
En 2001, il y avait près de trois cent mille clients e-gold pour des actifs d'une valeur de 16 million de dollars.
C'était un bon début pour e-gold mais ça n'a pas été du goût du lobby bancaire qui n'y voyait qu'un système concurrent qu'il fallait éliminer.
Johnson a échappé de peu à la prison: en 2007, le ministère de la Justice des USA a accusé l'opérateur de e-gold ainsi que Omnipay (un service de change en ligne) de violer la loi 18 USC 1960 (Opérations de Transfert d'argent sans autorisation) et 18 USC 1956 (complot de blanchiment d'argent). Les accusations se sont révélées infondées mais le gouvernement a demandé à e-gold d'obtenir une licence bancaire locale dans chaque état où il opérerait.
Une histoire similaire s'est déroulée avec les Liberty Dollars.
Toutes ces maneouvres évoquent l'époque de la Prohibition, entre 1919 et 1933.
La valorisation de bitcoin aujourd'hui (plus de 50 million de dollars pour 8 million de bitcoins circulants à date) dépasse déjà celles de e-gold et des Liberty Dollars réunies.
Le protocole bitcoin résout le problème principal de e-gold qui était la gestion d’une réserve en or : gérer une réserve en or pour garantir une monnaie est coûteux, dangereux et n’a pas d’intérêt économique.
On peut même dire que ça renchérit le coût d’un métal rare qui a des applications industrielles.
La gestion d’une réserve doit être déléguée à un tiers de confiance (ce fut l’«entreprise e-gold ») qui entre en concurrence avec le système bancaire : ça ne peut pas marcher car il devient rapidement la cible des attaques directes perpétrées par les lobbies financiers.
Le modèle mathématique de la création monétaire des bitcoins simule un métal rare. C’est beaucoup plus efficace.
Avec bitcoin, le tiers de confiance (la banque) n’est plus un passage obligé mais il n'est pas exclu : il doit simplement prouver son utilité.
En résumé, bitcoin c’est le concept e-gold sans les inconvénients et sans une cible (le tiers de confiance) identifiable par les lobbys bancaires.
Les plus menacés à court terme par l'émergence inéluctable de cette nouvelle technologie sont les services de transferts d'argent comme Western Union, Money Gram ou Orange Money.
En 2011, Western Union a fait transité 70 milliards de dollars et a prélevé un bénéfice de plus de 1 milliards de dollars, principalement sur les travailleurs pauvres des pays développés qui envoient de l'argent à leur famille restée dans un pays en voie de développement.
Les gouvernements aussi peuvent tenter de s’attaquer au réseau.
Aujourd’hui, de la même façon, il y a beaucoup de gouvernements totalitaires sur la planète qui voudraient qu’internet n’existe pas.
Les maisons de disques auraient voulu vendre des CD audios au prix fort jusqu’à la fin des temps.
Fermer un bureau de change bitcoin c’est comme fermer un site peer-to-peer : d’autres ouvriront, ailleurs..