Le procureur général des Etats-Unis, Larry Breuer vient d'annoncer (mardi 11 décembre) que HSBC allait payer 1,9 milliards de dollars d'amende suite à une enquête sur le blanchiment d'argent opéré par les cartels mexicains de la drogue à travers les agences mexicaines de la banque. Selon les résultats de l'enquête, un cartel mexicain et un cartel colombien ont à eux seuls transférés près de 900 million de dollars entre 2006 et 2010 grâce à HSBC. HSBC a laissé passer sans contrôle un total de 670 milliards de virements bancaires et 10 milliards de transactions en cash.

Stuart Gulliver, PDG de la banque HSBC
Stuart Gulliver, PDG de HSBC

Evidemment, une telle amende équivaut pour une banque à une tape sur la main: son PDG Stuart Gulliver a feint la contrition alors qu'il est seulement furieux de s'être fait prendre. Après tout, les bonnes affaires de sa filiale américaine ont contribué à sa "performance" et à lui apporter ainsi un total (salaire + bonus) de 9 million d'euros en 2011. Pour rappel, un prix Nobel touche moins de un million d'euros, une seule fois, pour l'oeuvre de toute une vie.

Les grosses coupures de la BCE
Evolution de la quantité de billets en circulation entre 2002 et 2010: les grosses coupures de la BCE

Cette affaire met en perspective les accusations des amis des banquiers concernant bitcoin qui faciliterait, selon eux, le blanchiment d'argent. Curieusement, les mêmes accusations ne sont pas adressées au dollar alors que c'est ce système monétaire qui a été l'outil du blanchiment à travers HSBC.
Pourquoi, d'ailleurs, la BCE imprime-t-elle tant de billets de 100, 200 ou 500 euros, que les "honnêtes" citoyens n'utilisent quasisment jamais ?

Billet de 500 euros

Avec bitcoin, les transactions sont publiées: il y a peu de chances qu'un cartel de la drogue soit capable de faire transiter autant d'argent sans laisser un "data trail", à un moment ou à un autre, qui permettrait de remonter une filière. Les grosses coupures et les banques centrales qui les émettent, restent leurs meilleurs alliés.