Dans l'astrologie chinoise, le Serpent est symboliquement associé à la sagesse, la culture, la réflexion, la créativité, la connaissance de soi…
Je forme des voeux pour que, cette année, la réflexion collective sur les causes de la crise économique se porte enfin sur le totalitarisme monétaire: nous pouvons remettre en cause le principe d'une monnaie centrale et monopolistique qui s'impose à tous sous couvert d'une apparence de démocratie politique.

Monopoly
2013: fin de partie au monopoly ?

Le cartel bancaire auquel l’économie réelle est confrontée, résulte d’un monopole de création monétaire distribué à des sociétés privées (les banques) par une banque centrale.
Comme le souligne Henri de Bodinat dans son excellent livre "Les sept plaies du capitalisme", non contentes de détourner le privilège de la création monétaire pour des activités spéculatives dangereuses pour les autres acteurs de l'économie, les banques profitent de cette position stratégique pour capter une part de valeur démesurée. En 2007 (juste avant la chute), les profits des banques américaines ont représenté 40% des profits des 500 plus grandes entreprises américaines: ce pourcentage était de 7% en 1950..

Ce système n’offre aucune incitation à ses bénéficiaires (les banques) pour respecter l’intérêt général, contrairement à l’économie réelle qui se définit par l’ensemble des acteurs économiques qui remplissent une fonction utile à l’intérêt général. Certains de ses acteurs sont d’ailleurs financiarisés, c’est à dire contrôlés par un management dévoué à la sphère financière et agissent également au mépris de l’intérêt général: citons notamment les grands groupes pétroliers,agro-alimentaires et pharmaceutiques. Cependant, il existe un mécanisme limitant leur propension à la cupidité: la possibilité d’une sanction en cas de dommages environnementaux ou sociétaux et l’opportunité d’un arbitrage en faveur d’un autre produit.
L'efficacité de ce mécanisme régulateur est fortement réduite par les barrières à l'entrée qu'élèvent les multinationales mais on peut dire qu'un contre-pouvoir est possible dans l'économie réelle.
Ce mécanisme de sanction et d’arbitrage n’existe pas, en pratique, en ce qui concerne le système bancaire, c'est à dire l'économie virtuelle. On peut dire que nous avons affaire à une seule banque puisque nous ne pouvons acheter et vendre qu’avec une seule monnaie: la confusion entre l’activité bancaire et la création monétaire de l’argent-dette est totale.
Il ne peut plus y avoir de sanction: quand la spéculation rapporte les profits énormes sont privatisés, quand elle génère des pertes abyssales, elles sont payées par les contribuables. Selon un document publié fin 2011 par la Commission européenne, les aides d’Etat accordées aux banques européennes se sont élevées à 1.600 milliards d’euros entre octobre 2008 et fin décembre 2011, soit 13% du PIB de l’UE.

C’est donc le monopole et sa délégation au cartel bancaire qu’il faut affaiblir absolument en mettant en place un ou plusieurs systèmes monétaires alternatifs. Ces systèmes alternatifs doivent être mis en concurrence avec le système monétaire centralisé «historique» de la même façon que les opérateurs télécoms «historiques» ont été contraints à davantage d’innovation et de performance par l’émergence d’opérateurs alternatifs.
Aujourd’hui, Bitcoin est la seule alternative crédible à même d’offrir les bénéfices d’une concurrence monétaire significative. Les autres modèles de monnaies alternatives sont centralisés autour d’une organisation (association ou collectivité territoriale pour les monnaies dites «locales», réseau social privé ou éditeur de jeu vidéos pour les monnaies dites «virtuelles»), maillon faible qui peut être aisément contrôlé par le système bancaire central, requalifié en «établissement financier» pour mieux l’absorber, effaçant ainsi au passage son potentiel de transformation des pratiques bancaires.
C’est pourquoi, Bitcoin doit être défendu contre les attaques des lobbys et des régulateurs, trop souvent défenseurs zélés du statu quo.
En tant que technologie de pair-à-pair véritablement innovante que nul ne peut éteindre ou proscrire, Bitcoin est théoriquement immunisé contre leurs méfaits mais 2013 verra peut être des obstacles totalitaires tenter de s'opposer à sa progression inéluctable.