C'est une question chargée de sens. Ainsi posée dans le sens négatif, elle appelle une réponse positive: si toute liberté est relative, toute monnaie doit être relativement libre.
La liberté absolue n'existe pas car ma liberté s'arrête là où commence celle de l'autre.
La femme voilée empiète sur la liberté de ne pas porter le voile car elle désigne la femme non-voilée à la vindicte de l'intégriste qui prescrit le voile.
Le fumeur empiète sur la liberté du non-fumeur de respirer un air sans fumée.
Le banquier qui prescrit le monopole de l'euro empiète sur notre liberté de penser l'économie différemment car il nous impose son instrument de mesure des flux économiques, c'est à dire sa vision d'une allocation optimale des ressources.
Une monnaie n'est donc pas absolument libre mais nous devons être relativement libre d'utiliser une monnaie en phase avec notre philosophie de la vie et des échanges. Il n'y a pas de véritable démocratie politique sans un minimum de démocratie monétaire.
La démocratie monétaire se construit sur une diversité monétaire rendue possible par la transition numérique. Au 21e siècle, les prix peuvent s'exprimer dans toute sortes de monnaies échangeables librement les unes avec les autres.

La transition numérique ne signifie pas la disparition des intermédiaires mais l'intermédiation par le logiciel.
Dès lors, la question du contrôle du logiciel devient primordiale, comme l'avait prédit Richard Stallman dans les années 70. Si vous ne contrôlez pas le logiciel, le logiciel vous contrôlera.

Ludwig von Mises
« À la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d'un esprit plus élevé que leurs sujets, qu'ils savent donc mieux qu'eux ce qui leur est profitable. » Ludwig von Mises

L'euro est devenu un logiciel hors de contrôle.
L'euro n'échappe pas à la numérisation, pourtant les effectifs des banques ne bougent pratiquement pas en France alors que toutes les autres industries subissent des réductions d'effectifs.
Par exemple, l’activité ressources humaines (RH) à la Banque de France mobilise près de 4 % de l’effectif, taux à comparer à 1,55 % à la RATP ou 1,15 % à la SNCF.
Les frais de personnel de la Banque de France (1.453 M € en 2012)- sont plus du double de ceux de la Bundesbank. Parmi ces frais, les salaires et charges sont de 1.013 M € (+ 63% sur la Bundesbank). Les pensions de retraites sont de 440 M € (contre 107 à la Bundesbank), ce qui montre que le régime de retraites y est extrêmement favorable.
De manière assez incroyable, l'AFB déplorait en 2013 un "plongeon des embauches", car les effectifs des banques françaises ont diminué - vous allez rire - de 1,6% en 2012, à 370.000, du jamais vu depuis treize ans. « Depuis 2000, les effectifs augmentaient de façon continue, de l'ordre de 1% par an. Il semble malheureusement que nous soyons entrés dans un autre cycle », selon Jean-Claude Guéry, directeur des affaires sociales à l'AFB.
Tout ceci serait acceptable si on constatait les mêmes avantages sociaux pour l'ensemble des citoyens français.

En réalité, les coûts de fonctionnement du système bancaire unique sont faramineux. Lorsque les banques françaises sont capables de recruter près de 25 000 diplômés par an,c'est autant de talents et d'énergies qui seront gaspillés dans un travail administratif, détournés de l'économie éducative, créative et productive.
Aux coûts directs du système bancaire s'ajoutent ses coûts d'opportunités.
Il y aujourd'hui autant de banquiers en France que d'enseignants du premier degré (Maternelles à CM2)! Qui définit les priorités dans cet ordre ?

Le contrôle inique et prédateur sur la monnaie tient en trois points :
1) Les effectifs pléthoriques des banques constituent un moyen de pression sur le gouvernement, qui s'ajoute au levier que constitue l'endettement des partis politiques.
2) Le monopole de l'euro permet de capturer la richesse nécessaire au maintien de ces effectifs, fut ce au détriment du reste de l'économie qui les financent indirectement.
3) Le monopole est maintenu grâce à la pression sur le pouvoir politique.

La boucle est bouclée.
Voilà pourquoi l'euro n'est pas une monnaie libre et ne peut pas s'appeler "notre monnaie", expression qu'une publicité télévisée récente de la BCE (donc payée indirectement avec nos deniers) voudraient nous inculquer.