Usuriers
Usurier, par Quentin Metsys, vers 1517

L'argent est créé par les banques lorsqu’elles émettent des prêts : les banques ne possèdent pas l’argent qu’elles prêtent mais le créée ex nihilo en inscrivant dans leur livre la somme prêtée dans la colonne de gauche et la somme qu’on leur doit (c’est le même chiffre) dans la colonne de droite : c’est ce qu’on appelle de la monnaie scripturale. Les comptes des banques restent équilibrés et la monnaie circule. Le problème de ce mécanisme est lié à une situation de monopole accordé aux banques qui induit deux dérives :

1/ les intérêts illégitimes: la création monétaire ne s’applique qu’au capital (principal), c’est-à-dire au montant prêté. Les intérêts qui devront être remboursés ne correspondent à aucune création monétaire. L’emprunteur va devoir les prélever sur le reste de l’économie, sur son travail et sur sa richesse. Ce faisant, il va entrer en compétition avec d’autres emprunteurs : à tout instant, il y a moins d’argent en circulation que ce qui est dû aux banques.
On aboutit à une société hyper compétitive où la valeur « argent » l’emporte sur toutes les autres.
Ce serait acceptable si ce choix de société était compris et approuvé démocratiquement.
Ce n’est pas le cas : bien au contraire, le système bancaire a pris le contrôle des grandes entreprises et de la haute administration, les unes et les autres étant dominées par la même classe de dirigeants qui se cooptent, transfèrent et contrôlent.

2/ la captation progressive de tous les capitaux par la sphère financière, grâce à la mécanique des intérêts illégitimes que nous venons d’évoquer, lui confèrent une position dominante dans toute négociation et toute acquisition d’actifs : les actifs peuvent être achetés par les banques par simple création de monnaie scripturale avant que leur prix ne soient affectés par l’inflation de la masse monétaire. De leur côté, les acteurs de l’économie réelle doivent attendre que l’argent ait percolé dans le système jusqu’à eux. Ils doivent aussi payer des taux d’intérêts plus élevés car les banques leur appliquent une prime de risque, en tant que tiers plus ou moins solvables (les banques s’autoproclamant infiniment solvables, en dépit de toutes les évidences historiques).

Ces deux dérives finissent par déboucher sur des crises financières systémiques et donc récurrentes.
Il est donc urgent de profiter du progrès technologique pour mettre fin à ce monopole, sortir ainsi d’une économie financiarisée pour retourner à une économie réelle et durable.
Bitcoin nous donne les moyens technologiques d'effectuer ce retour en douceur et dès maintenant. Il est grand temps de fermer la parenthèse historique de la "monnaie élastique" et des prêts à intérêt, ouverte à la fin du moyen-âge.